De nombreux pays africains auront des élections cette année. L'animation est grande du côté des autorités et des candidats. Le grand cirque va commencer comme tous les cinq ans, au fait pourquoi avoir choisi le quinquennat?
Les uns mettent en place les commissions électorales dont le mode de désignation des membres pose souvent problème et s'avère rarement consensuel, les autres tentent de modifier discrètement la constitution pour effectuer un dernier mandat, parfois ils y perdent leur poste par entêtement.
Ensuite, les candidats: toujours les mêmes, soit ceux qui restent depuis les indépendances ou leurs enfants, ou les barons des partis des précédents qui se battent entre eux. Les partis, ce sont ceux qui existent depuis les indépendances et ceux créés par quelques transfuges des précédents, mécontents et insatisfaits de leur parti d'origine. Tous les ingrédients sont là pour faire une élection, tous sauf un: LE PEUPLE, celui qui vote. Mais lui, LE PEUPLE, on ne lui demande rien et surtout pas son avis sur l'organisation du scrutin, juste de voter. Il va élire ses représentants devant L'Assemblée Nationale et le détenteur du pouvoir suprême, le Président.
On notera que dans tout le cursus LE PEUPLE n'est associé à aucun moment à la préparation des élections. En Afrique, on pratique selon la recette mondiale de la "démocratie". La chefferie traditionnelle, visitée lors de la campagne électorale, est-elle associée aux grandes décisions de la nation? Les référendums sur les grandes décisions sont proscrits, de peur que leur résultat soit en défaveur de l'élite dirigeante. Que craint cette élite dirigeante, puisqu'elle a été élue par le peuple? d'être condamnée pour n'avoir pas tenu ses promesses?
Mais le peuple, depuis plusieurs décennies, a t-il constaté une amélioration dans son pouvoir d'achat et dans le confort de sa vie quotidienne, les salaires ont-ils subis une augmentation notoire depuis les indépendances? Si la réponse est non, ne faut-il pas réfléchir à l'utilité de ces scrutins?
S'ils ne servent qu'à maintenir la pauvreté dans les états, il faut changer le mode de choix et augmenter la participation de la base aux grands choix économiques et politiques que doivent faire les états. Peut-être faut-il fédérer les énergies sur le continent pour réaliser des grands travaux ; chemin de fer, routes, etc.; et dépasser la taille de l'état.
Il ne s'agit pas de détruire l'existant et de repartir de zéro mais plutôt d'envisager de profondes modifications au système actuel en associant toutes les couches de la société civile. Une gouvernance plus collégiale est indispensable aussi bien au niveau des nations que de l'Afrique entière.
La réflexion est ouverte mais elle est indispensable!
D. SORY
Les élections sont elles encore le moyen d'accéder à un gouvernement démocratique? La réponse est oui, si tous les intervenants sont au même niveau de revenu et d'influence, c'est à dire tous au niveau d'un citoyen lambda. Ce n'est pas le cas actuellement, où quelques uns détiennent à la fois la puissance financière et les médias, disposant ainsi d'un grand pouvoir d'influence. Il est donc indispensable de rétablir un certain ostracisme, au sens premier du terme, tel qu'il se pratiquait dans la Grèce antique (http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/ostracisme/56790).