PRINCIPES POUR UNE NOUVELLE EUROPE

Les états européens seuls et individuellement, n’ont pas d’avenir. D’un point de vue géopolitique, nous sommes confrontés à des espaces démographiques énormes (Chine, inde, Afrique, Amérique du sud), et individuellement notre économie est insignifiante. Il est donc obligatoire et c’est une question de survie d’arriver à une mutualisation des populations mais aussi de leurs économies.

 

Actuellement l’Europe en tant qu’espace économique et politique n’existe pas. Certains adhèrent à un traité pour la libre circulation des personnes(Maastricht), d’autres à une monnaie unique (l’euro) et d’autres font partie de la communauté mais n’adhèrent à rien.

 

Dans ce foutoir, il faut remettre de l’ordre. L’intelligence géopolitique durable exige que l’espace économique aille de l’Atlantique au Pacifique. D’une part nous associons environ 500 millions d’individus face à 1,5 milliard de chinois, le poids n’est pas le même que les 60 millions de français, et d’autre part d’un point de vue culturel nous avons toujours eu des bases communes : religion chrétienne, régime politique parfois opposé mais d’obédience commune aux aspirations libertaires semblables (révolution de 1789, révolution russe, révolution italienne). Nous nous connaissons réciproquement de par nos conflits historiques et ne sommes pas prêts à de nouvelles luttes intestines.

 

Face aux nouvelles données du monde actuel, nous devons prendre notre place en qualité d’européen appartenant à un même espace géopolitique. Au sein de cet espace vivent des populations jouissant de niveaux de vie différents et d’une gestion de l’état différente. La fabrication de cette espace doit à la fois tenir compte de la complexité de sa réalisation mais de l’urgence qu’il y a à le réaliser, faute de quoi nous serons absorbés sans autre forme de procès par un autre espace. Les difficultés sont à la fois économiques, sociales et politiques.

 

Dans cette optique une confédération européenne semble la meilleure solution car elle respecte les identités de chaque état et mutualise les aspects communs.

 

Dispositions économiques et sociales :

 

Nous avons déjà la monnaie unique, qu’il faudra transformer en monnaie commune(1), mais les pays qui l’ont doivent avoir un système social identique entre eux, un SMIC identique, acheter les matières premières au même prix, une législation financière et bancaire commune, et les contrôles des institutions (ministère des finances et de l’économie, ministère du travail et des affaires sociales) identiques. Cela peut se faire soit en gardant l’existant mais en respectant tous les mêmes règles, soit en harmonisant par une délégation des pouvoirs à une autorité centralisatrice européenne, dont les ministères actuels seront des délégations(2).

La zone économique, ainsi constituée, établira autour de ses frontières une fiscalité telle qu’elle ramènera tout produit importé au prix identique à ce qu’il serait s’il avait été fabriqué dans la zone ; C'est-à-dire à conditions sociales et salariales conformes à la législation communautaire.

 

Pour être concurrentiel sur le marché extérieur, il est indispensable de ramener la valeur de l’euro à une équivalence proche des autres monnaies concurrentes.

 

Une seule instance communautaire représentera l’Europe devant les instances commerciales mondiales et engagera la responsabilité de la communauté. On peut envisager au sein de l’Europe d’avoir une assemblée multinationale, compétente pour les affaires économiques, sociales et de politique extérieure, en lieu et place du parlement européen actuel. La commission n’a par ailleurs aucun raison d’être et doit être supprimée purement et simplement. Le nombre de députés par pays peut être déterminé par le poids économique de chacun au sein de la communauté. Ces députés voteront des lois à l’échelon supranational.

 

Dispositions politiques :

 

Sur les affaires étrangères et la défense, il faut que la décision et l’organisation soient communautaires comme pour les domaines ci-dessus. Il y a un abandon de souveraineté des états qui est obligatoire si l’on veut avoir un poids politique. Les capacités militaires des états devront être regroupées au sein d’une même armée avec un commandement unique, les états gardant leur souveraineté pour les opérations de maintien de l’ordre au sein de leur territoire.

 

Ce sera donc les députés européens qui décideront dans les domaines économiques, sociaux et politiques. Il est évident que l’abandon partiel de souveraineté entrainera une réduction des effectifs de certains ministères par pays dont les personnels ne seront que les techniciens qui rapportent aux autorités de tutelle européenne (économie, finance, travail, défense, affaires étrangères), ce qui entrainera des économies budgétaires conséquentes et productives. Seule la mutualisation des moyens peut aider à la construction de l’Europe et faciliter l’équilibre des budgets de certains pays membres.

 

CONCLUSION :

 

Pour conclure, le but de la création de cet espace politico-économique est de conférer des ressources et des dépenses pour parvenir, sur le plan économique à un poids conséquent pesant sur les marchés et sur le plan politique et social à une uniformisation démocratique des règlementations à l’avantage du citoyen, puisque cette démarche doit être entreprise dans un but d’humanisme et de meilleure cohésion entre les états. L’aspect « confédération » offrant une meilleure indépendance aux états que le système en vigueur actuellement.

 

D.SORY

 

(1) une monnaie commune pour les échanges extérieures à la zone et servant de référence dans les échanges entre les états. On peut concevoir que chaque état garde sa monnaie mais que les échanges dans la zone l’euro se fassent dans l’unique monnaie.

 

(2) les pays ayant une trop grande différence de qualité de vie sociale et économique seront associés à la zone par des accords bilatéraux mais sans assimilation institutionnelle.