Pour l’Afrique, entre choix du prédateur et indépendance !

Dans ce monde bipolaire qui se dessine à nouveau comme au bon vieux temps de la guerre froide, quelle place doit occuper l’Afrique ? En fait, il faut, peut être, tirer les conclusions des expériences passées, qui, dans un camp comme dans l’autre, n’ont pas profité à ceux qui avaient pris parti. Entre la Guinée et la Côte d’Ivoire qui ont choisi des camps opposés, lors de la guerre froide, on ne peut pas dire que les résultats soient positifs, quant au développement de ces deux pays. L’un n’a pas progressé depuis l’indépendance ou si peu, l’autre a profité des largesses du système occidental, via son ex-métropole qui en compensation alimentait ses partis politiques par des dons ou autres profits (sachant qu’à cette époque les richesses naturelles d’origine minières n’étaient pas exploitées). Puis a ensuite été laissé à l’abandon, lors de la chute du mur de Berlin.

 

Maintenant, le monde change et le pole le plus grand se déplace à l’est, en Asie. L’Afrique, en a fait l’apprentissage avec l’arrivée des lobbies chinois, mais cette fois ci, il s’agit plus d’exploitation des ressources naturelles et matières premières que d’une mise sous tutelle politique. L’objectif a changé, mais l’exploitation est toujours là. Les occidentaux qui ont perdu de leur influence tentent de la (l’Afrique) récupérer sous divers prétextes, assistance technique militaire, lutte contre le terrorisme et autres excuses plus ou moins fallacieuses.

 

Mais dans toutes ces tractations, où en sont les peuples ? Aussi miséreux qu’auparavant ! Ils ne voient aucune retombée des richesses exploitées dans leur pays, et, quand ils se révoltent ou que leur Président remet en question les contrats, ils voient arriver des armées étrangères pour défendre ou voler au secours de leurs chefs d’état.

 

 Dans ces conditions, on constate que la bipolarité du monde et l’adhésion à l’un ou l’autre des camps n’est pas une solution, si ce n’est le changement de vassalisation. Par ailleurs, les politiques africains, comme les occidentaux, d’ailleurs, sont impuissants devant les lobbies et ils ne veulent pas prendre le risque de perdre leur place ou leurs privilèges, seulement pour améliorer le quotidien de leurs peuples.

La solution reste donc entre les mains du peuple qui doit s’organiser d’abord économiquement et géographiquement pour la défense de son patrimoine. Cette organisation peut se faire par des groupements d’intérêt économique, des coopératives, des associations en surveillant avec prudence les intervenants financiers, afin d’éviter/filtrer toute participation de fonds d’investissements d’origine spéculative. On peut aussi faire des participations croisées dans les économies locales, par exemple les assurances investissent dans les matières premières et leurs structures d’exploitation, et inversement. Le principe est de saturer le marché local par des investisseurs institutionnels du cru qui devront être en possession de 51% des parts de ces entités économiques. Le foncier devra être traité sur le même ordre d’idée.

 

De nombreux cadres en Afrique sont capables de mettre et de développer ces principes, qui permettront à l’Afrique de prendre sa véritable indépendance par la voie économique sans avoir besoin de passer par les politiques. A nouveau monde, nouvelles méthodes !

 

 

 

D.SORY